Cartel à musique F. LECOULTRE - BERENS, BLUMBERG & Company
IIe période - milieu du XIXe siècle
Cartel à musique de la deuxième période (Classification CABAM) vers 1840 dans une boitier en placage de palissandre avec couvercle décoré d'un filet de marqueterie en losange et un volet latéral, protégeant le carré de remontage, les commandes de marche/arrêt, de changement d'air et d'arrêt instantané. A droite un logement est réservé pour la clef de remontage. L'intérieur rougi est un vestige de traitement antiparasitaire, comme cela était d'usage dans les prémices des carillons à lames vibrantes.
La carte des airs d'origine est présente et nous donne de précieux renseignements:
- Le numéro de série dans le cartouche de gauche : 2749 ;
- L'identification du fabricant : en l'occurence FL pour F. Lecoultre dans le cartouche de droite ;
- L'identification B, B & C°, pour BERENS, BLUMBERG & Company est lisible dans la cartouche central inférieur ;
- L'identification des six airs.
Sur une platine de laiton, portant les initiales insculpée B, B & Cie et le numéro 18541, est fixé un ensemble de 105 lames. Le cylindre mesure 275mm.
L'ensemble est entièrement d'origine et en excellent état d'ébénisterie, de mécanique et de musicalité.
Mais ce qui fait l'originalité de ce cartel, c'est son répertoire.
Les cinq premiers airs jouent le quadrille complet "La Reine Victoria" de Philippe MUSARD (1792-1859). Se succèdent, le Pantalon, l'Eté, la Poule, le Trénis et le Finale.
Ce compositeur et chef d'orchestre français, quelque peu oublié aujourd'hui, est un des plus illustres représentants de la musique festive de danses de Paris au XIXe siècle.Il passe la première partie de sa carrière à Londres, où il est chef d'orchestre des bals de la reine Victoria. A 38 ans, il rentre à Paris et dirige des bals à la cour et à la ville. C'est le chef d'orchestre des bals de l'Opéra. Comme durant la période du carnaval on danse particulièrement le quadrille, mode parisienne oblige, Philippe Musard est consacré roi, voire Napoléon du quadrille.
Pour prendre conscience de la puissance festive des ces bals, je ne résiste pas à citer quelques lignes des Lettres Parisiennes, de Delphine de Girardin, en 1837.
C'était une fête dont rien ne peut donner l'idée. Six mille personnes dans la salle, et deux mille à la porte qui n'ont pu entrer. Toutes les loges prises ; celles du roi, de M. le duc d'Orléans, envahies par des gens qui ne savaient où se réfugier. Les costumes les plus pittoresques, les danses les plus vives, les plus passionnées. La police point taquine, et pas le moindre désordre ; mais ce qu'il y a de plus remarquable, l'événement de la nuit, c'est le triomphe de Musard porté sur les épaules de six des plus beaux danseurs, et promené dans toute la salle, aux acclamations, aux applaudissements de toute la foule. La figure de Musard était rayonnante : c'était le roi des Ribauds...
Rédigé avec l'aide de Wikipédia
A deux reprises, dans le cours de la première et la dernière figure, vous écouterez une paraphrase du "God save the Queen", qui s'insère parfaitement dans la danse festive.
Le 6ème air est une valse de Strauss : "La Rosa Walzer".
Parfait état d'origine, clef de remontage d'origine.
Dimension du coffret : 440x160x115mm
Triomphe de Musard porté sur les épaules de six des plus beaux danseurs
au Bal de l'Opéra en 1837
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