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Maquette d'une Folie du XVIIIe siècle

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LOT 195 - Maquette du Pavillon chinois du parc de l'Hotel de Montmorency-Luxembourg à Paris

réalisé par Pierre Rousseau, architecte, et son atelier pour la fête d'inauguration du Duc de Montmorency

 

 

Au milieu du XVIIIe siècle, la France de Louis XV s’enthousiasme, comme le reste de l’Europe, pavillon chinois montmorency Le Campion guyotpour les chinoiseries. C’est ainsi qu’architectes, décorateurs et ornemanistes, s’affranchissant du classicisme de la fin de règne de Louis XIV, vont puiser dans les récits exotiques, les relations d’ambassades lointaines et les importations de la Compagnie française des Indes orientales, une inspiration nouvelle pour insuffler dans l’époque un style aussi extravagant que raffiné.

On ne compte plus les singeries et autres cabinets chinois à décor de porcelaine, ni les fabriques de jardin, ces constructions éphémères reprenant le vocabulaire architectural de l’Empire du Milieu.En vogue dans les demeures princières européennes [1], ces folies mettent en scène une Chine fantasmée dans un style coloré, léger et énergique, dont le succès ne se dément pas jusqu’à la Révolution.

Dans cet esprit, Anne-Léon de Montmorency-Fosseux, duc de Montmorency (1731-1799) et son épouse Charlotte-Françoise font édifier dans le parc de leur hôtel parisien, qui s’étendait de la rue Saint-Marc à l’actuel boulevard Montmartre, une pagode de fantaisie par Pierre Rousseau, l'architecte de l’Hôtel de Salm [2] qui avait déjà fait quelques aménagements pour eux.

Plutôt que de présenter des esquisses de ce Temple de la Sérénité, Rousseau fait réaliser une maquette de bois et papier mâché pour mettre en scène ses choix architecturaux. Plusieurs personnages costumés donnent de la vie à cette première concrétisation de la visée artistique.

Un détail à relever : les rocailles sont constituées de petits écrins que l’on imagine volontiers emplis de douceurs ou de préciosités, lors de la présentation officielle du projet…Nul doute que l’affaire fût conclue !

[1] Chateau de Chantilly, domaine de Chanteloup à Amboise, pavillon chinois du parc de Cassan à l’Isle-Adam, château de Capodimonte à Naples, celui d’Aranjuez à Madrid, le Zwinger à Dresde, parmi d’autres…

[2] Aujourd’hui abritant le Palais de la Légion d’Honneur.

 

pavillon chinois montmorency Lerouge Jardins anglo chinoisUn kiosque chinois s'élevait également dans le jardin de l'Hôtel de Montmorency-Luxembourg, en bordure du boulevard Montmartre ; cet hôtel, [...] avait été construit en 1704, entre la rue Saint-Marc et le Boulevard, par Lassurance, pour Thomas de Rivié, Secrétaire du Roi, qui y eut pour successeurs, d'abord en 1714, le contrôleur des Finances Desmarets, puis en 1728, le duc de Montmorency-Luxembourg ; depuis le commencement du XIXe siècle, cet hôtel a fait place au Passage des Panoramas et au Théâtre des Variétés. Ce pavillon octogonal, à toiture relevée aux angles à la chinoise, était probablement en fer et servait sans doute à lorgner le beau monde défilant sur le boulevard.[1]

 

Ce pavillon est suffisamment remarquable pour être reproduit de nombreuses fois ; dans les Vues pittoresques de Paris[2], sous le n°59 (médaillon en tête d'article) ; dans le Voyage pittoresque de la France[3] (gravure de Lallemand, dernière illustration, en bas de page) et dans les cahiers de Le Rouge recensant les Jardins anglo-chinois[4]. (ci-contre à gauche)

 

 

Mais que penser de cette maquette, me direz-vous ?

 

Est-ce une maquette de présentation, que le sieur Rousseau, fournisseur habitué de la maison Montmorency aurait préparée pour décrire son projet en trois dimensions et ainsi emporter le marché ?

 

Mais alors qu’en est-il des boites empilées les unes sur les autres, remplaçant astucieusement les rocailles d’un environnement sauvage ?

Serait-ce plutôt un jeu de devinettes ?

D’où la présence de ces nombreuses boites celant douceurs, sucreries, mais aussi sans doute, colifichets, bijoux et autres menus plaisirs.

La base même de la pagode, sert de cachette à un objet un peu plus volumineux, que l’on se plait à imaginer…  

 

[1] Henri Cordier, La Chine en France au XVIIIe siècle, Ed. H. Laurens, Paris 1910, pp. 73 & 74.

[2] Vues pittoresques des principaux édifices de Paris, Ed. Le Campion, aquatinte dessinée par Sergent, gravée par Guyot, Musée Carnavalet, Paris, Inv. G.3985.

[3] N° 79, dessiné par Lallemand, gravé par Née, Isle de France, Monumens de Paris, dans le T. III, Estampes, du Voyage pittoresque de la France, publié par une Société de Gens de Lettre, Imp. de Monsieur, Paris, 1786.

[4] Bibliothèque de l'INHA, coll. Jacques Doucet, Inv. 4 RES 216.

 

Dimensions

Hauteur totale 850mm - Base 510 x 405 mm

 

Condition

Bel état de conservation général, présence de toutes les boites et des personnages habillés. Certaines des bannes (percale et papier) occultant les baies de la folie sont endommagées.

 

Estimation sur demande

 

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pavillon chinois montmorency emboitage 1

 

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